Papa avait attendu de fêter ses 96 printemps il y a deux semaines et on commençait d’ailleurs à croire qu'il passerait les cent ans.
Mais une petite chute il y a quelques jours, une de plus car notre homme qui fut si robuste devenait chaque matin un peu plus frêle depuis quelques temps, une chute où une fois encore il se releva, mais quelques heures après il y eu ces troubles de l’élocution, puis l’admission à l’hôpital, puis… aujourd’hui alerté par mon frère je suis allé lui rendre visite dans son inconscience.
Après que ses trois enfants aient pu l’entourer d’un peu de chaleur il a choisi de partir, seul, sans bruit. Mais la dernière belle image que je garde est celle de ce paysan dur à la tâche et qui deux jours avant son anniversaire fut immortalisé dans l’objectif du frangin, papa en train de nettoyer les fleurs de sa cour avec sa brouette toujours à portée de main. Il avait décidé cette année de ne plus faire de jardin mais… un peu quand même, paysan un jour, paysan toujours !
Fier de mon papa, fier de l’enfance qu’il m’a permis de vivre à la campagne, fier quand je l’aidais autrefois à balancer les sacs de jute d’un quintal de blé sur son épaule pour les monter à la marche au grenier.
Pascal